La vie triomphe de la mort
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Nous sommes aujourd'hui le lendemain du sabbat. Marie-Madeleine qui était déjà à la croix sera le premier témoin de la résurrection. Pour vivre un temps de deuil Marie vient au tombeau, avant le lever du jour, pour se souvenir. Se trouvant devant le tombeau ouvert alors qu'il fait encore nuit, Marie prend peur et part prévenir les apôtres de la disparition du corps du Seigneur. S'agit-il d'un enlèvement, d'un vol, d'une profanation… ? Le disciple que Jésus aimait arrive le premier au tombeau, voit celui-ci ouvert ainsi que les bandelettes, mais n'entre pas. Qu'attend-il ? Veut-il prendre le temps de l'observation avant d'intégrer ce qu'il a devant les yeux ? Lorsqu'il a relevé Lazare, Jésus avait demandé qu'on le délie de ses bandelettes, premier indice pour dire la résurrection. Tous les détails observés dans le tombeau traduisent que le corps n'a pas été enlevé. C'est ainsi qu'après avoir pris le temps d'intégrer ce qu'il a devant les yeux, l'autre disciple entre dans le tombeau après Simon Pierre, il voit et il croit. Voyant le tombeau vide et la disposition des linges qui recouvraient le corps de Jésus, l'autre disciple évoque ici un souvenir personnel très fort. Il comprend qu'à travers ce tombeau vide autre chose s'est passée plutôt qu'un enlèvement, un vol… Ceci veut dire que « le fait de croire ne se rapporte pas à la disparition du corps, car ce fait ne relève pas de la foi, mais de la vue. La foi est dans le passage du mystère au sens. Le disciple a dû faire mémoire des paroles de Jésus sur la résurrection (Jn 11, 25 ; Jn 12, 24-25 ; Jn 14, 3…). Il les a comprises. La foi est une expérience spirituelle qui permet de donner un sens au passé et au présent de son histoire ».
Eh oui, la mort n'a pas le dernier mot : Jésus est vivant. Dieu, à travers la résurrection de Jésus « donne une réponse définitive à la question que nous nous posons tous un jour ou l'autre : ‘Qu'allons-nous devenir après notre mort ?' Si le Christ est ressuscité…, la vie terrestre apparaît comme une première étape, magnifique, décisive, ouverte sur une existence sans limites, sans pleurs, sans chagrins, sans douleurs, où règnera un bonheur éternel. Non, la mort n'a pas le dernier mot de la vie ! Certes, elle ramasse le dernier souffle des hommes, elle sépare les êtres, elle blesse nos cœurs, mais son travail sauvage, cruel, s'arrête en fin de course pour laisser place à la Vie qui est l'idéal de Dieu ».
Maintenant que Jésus respire de nouveau, ce n'est pas chez les morts que nous allons le chercher, mais là où la vie s'invente… Il s'agit de veiller sur l'avenir du monde et d'annoncer, à ceux qui se découragent et désespèrent, la mort de la mort par le triomphe de la vie. Jésus est ressuscité !
Joyeuses fêtes pascales à toutes et à tous.
Fulbert Mujike