Tous concernés

Nous célébrons l'Epiphanie, fête de la manifestation de Jésus aux mages qui reconnaissent dans l'enfant de la crèche le Messie envoyé par Dieu. Ce Messie, le Sauveur, est venu pour tous les hommes, ce qui donne à Noël sa véritable dimension universelle. C'est pour cette raison que les mages viennent des terres lointaines pour voir l'enfant qui vient de naître. Plus que figures anecdotiques, les mages peuvent influencer notre attitude sur la route de la foi.

Trois enseignements seront retenus. Guetteurs des signes astrologiques, ces mages « ont ‘vu se lever son étoile'. Premier enseignement d'importance ! Pour trouver Dieu, pour rencontrer le Seigneur, il faut être en quête de lui, et il faut, en quelque sorte, lever les yeux, ne pas en rester à ses préoccupations. Il faut lever la tête, scruter au-delà de soi-même, et même dans le noir, quand on croit qu'il n'y a rien… C'est dans la nuit qu'on peut justement voir briller une étoile… Ayant vu cette étoile, ils sont partis, sur le champ, à l'aventure. Il faut le faire, tout de même… Suivre une étoile ! Sûrs que le signe ne les trompe pas, ces mages vont de l'avant. Et malgré la rencontre d'Hérode, ils parviendront au terme de leur quête, là où l'étoile les conduit. Ils n'ont pas faibli en chemin, ils n'ont pas douté, ils ont gardé les yeux rivés sur l'étoile de leur espérance : ils connaissaient les prophéties, l'oracle du prophète Isaïe est aujourd'hui accompli. Mais pour nous, quelle belle invitation à demeurer fermes dans l'espérance ! Troisième attitude des mages, après la reconnaissance du signe et la mise en route, ils arrivent auprès de l'Enfant, ils se prosternent et ils adorent. Devant ce tout-petit, ils tombent à genoux… C'est la plus belle prière, le plus beau cœur à cœur avec le Sauveur. Une présence mutuelle où tout est dit. Sans paroles. A travers l'or, l'encens, la myrrhe, ils reconnaissent déjà cet Enfant comme roi, comme Dieu comme Crucifié pour le salut du monde… » (Célébrons le dimanche 2021, p. 75).

Les mages nous disent l'importance de la vigilance, la nécessité de guetter les signes de la venue du Messie et le rôle de l'adoration dans notre vie de foi. Il est important pour le disciple du Christ de passer du temps avec lui, de le fréquenter en méditant sa Parole… Comme pour les mages, rencontrer Jésus demande de sortir de ses certitudes et de se laisser guider. C'est par un autre chemin qu'ils ont regagné leur pays. Cela veut dire quoi ? La rencontre avec Jésus ne doit laisser personne sans transformation, sans retournement total. Il s'agit de se laisser modeler par son amour sans frontière. Jésus sait ce dont nous avons besoin, il veut notre bonheur et vient nous sauver. Le salut, le bonheur sont affaire de tous. Pour cela il faut se tourner vers l'essentiel, apprendre à voir autrement les choses, reconsidérer nos relations. 2020 nous a rappelé que nous dépendons les uns des autres et que nous ne pouvons rien faire en cherchant à s'isoler. Serons-nous prêts, pour 2021, à laisser le Seigneur réorienter nos vies, à emprunter un autre chemin, celui de l'imprévu ?

Je termine en adressant un sincère merci à toutes celles et tous ceux qui, dans notre unité pastorale, ont affronté avec courage et détermination l'année 2020 afin de procurer un peu de bonheur, un peu de vie à d'autres. Ci-dessous le plus beau vœu que l'on puisse s'adresser en ce début d'année : « Voici en quels termes vous bénirez les fils d'Israël : ‘Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu'il te prenne en grâce ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu'il t'apporte la paix !' Ils invoqueront ainsi mon nom sur les fils d'Israël, et moi, je les bénirai. » (Nb 6, 23-27). J'espère une nouvelle belle et bonne année pour vous tous !

Fulbert Mujike